DOMINO, Fats (Antoine Domino) : chanteur, pianiste et compositeur de rhythm'n' blues et rock'n' roll américain. Né le 26.02.1928 (ou 10.05.1929) à La Nouvelle-Orléans (Louisiane).
Les journalistes anglo-saxons ont affirmé que son arrangeur et producteur Dave Barthomolew (un ancien musicien de Duke Ellington) réalisa la première approche de la musique afro-américaine destinée au public blanc et inventa le rock'n ‘roll, en produisant « The Fat Man » enregistré le 10.12.1949.
Interprète de « Blueberry Hill », « Ain't That A Shame » et « Walking To New Orleans », ce natif de La Nouvelle-Orléans est l'un des pionniers du rock'n' roll (à son corps défendant !) et l'une des premières vedettes internationales. Ainsi avec son co-compositeur et arrangeur Dave Bartholomew, il a fait connaître et adopte le son du rock'n' roll de La Nouvelle-Orléans dans le monde entier. Il est l'un des plus gros vendeurs de disques de la période 1955-1962.
Son beau-frère, Harrison Verrett, pratique trompette, guitare et banjo dans divers orchestres, dont celui de Kid Ory. Il lui enseigne la musique, l'incitant à jouer sérieusement dès son plus jeune âge. Antoine, dont la langue maternelle est une sorte de créole, n'use guère les bancs de l'école (il reste quasi analphabète) mais maîtrise rapidement le piano, dans u style blues-boogie, et chante. Il entre dans la formation de Billy Diamond en 1947 où il a l'occasion d'interpréter du rhytm'n' blues, principalement des reprises. Ses camarades le surnomment Fats, aussi bien parce qu'il aime Fats Weller que pour sa physionomie bonhomme. A Lew Cuhdd, désireux de réactiver la marque Imperial, Dave Bartholomew préconise de proposer un contrat à Fats Domino, qu'il a remarqué au club Hideaway dans lequel il était employé 3 dollars la semaine. Les enregistrements ont lieu au studio J&M de Cosimo Matassa, supervisés par Bartholomew. « The Fat Man », premier simple (78 tours), premier disque d'or, est adapté d'un thème bluesy, « The Junk Man », auquel Fats Domino a retiré l'allusion à la dépendance (à la drogue) pour en faire un thème allègre. Fort de ce succès, il part en tournée. L'orchestre de Bartholomew, utilisé sur les disques et lors des premières prestations, laisse la place à celui constitué par Verrett à la demande de Fats. D'autres réussites suivent : « Every Night About This Time », « Goin' Home », « Going To The River », « Please Don't Leave Me »… Les racines créoles pointent dans « Hey La-Bas » ou « Mardi Gras in New Orleans », un emprunt à l'un des maître locaux, Professor Longhair.
Fats Domino voit son rôle de pionnier du rock'n' roll récompensé par le triomphe d' « Ain't That A Shame » que reprend Pat Boone puis « I'm In Love Again », « My Blue Heaven », enfin de « Blueberry Hill » qui reste son disque le plus populaire, un vieil air qu'il connaît par une autre star de La Nouvelle-Orléans , Louis Armstrong. Il applique sa formule musicale à d'autres thèmes anciens comme « When The Saints », « Jambalaya » ou « Red Sails In The Sunset ». Il compose en compagnie de Bartholomew. Il apparaît, jouant son propre rôle, dans les films The Girl Can't Help It (Frank Tashlin, 1956), Shake, Rattle And Rock (Edward L. Cohn, 1956), The Big Beat (Will Cowan, 1957), Disc Jokey Jamboree (Roy Lockwood, 1957), Let The Good Times Roll (Sid Levin & Robert Abel, 1973). La liste de ses succès s'allonge : « Blue Monday », « I'm Walkin' », « I Want You To Know », « Sick And Tired », « I Want To Walk You Home », « I'm Gonna Be A Wheel Someday », « Walking To New Orleans, « My Girl Josephine », « Let The Four Winds Blow », « I Heard To Knocking »… On l'entend derrière d'autres vedettes du rhythm'n' blues comme Big Joe Turner ou Lloyd Price. Il quitte Imperial pour ABC-Paramount en 1963. Son style caractéristique influence les Beatles de « Lady Madonna », un titre qu'il enregistre à son tour dans Fats Is Back (1968), album produit par Richard Perry avec des musiciens comme King Curtis, Larry Knechtel, Hal Blaine, Earl Palmer, Les Blossoms… Dans Rock'n' Roll (1975), John Lennon reprend son « Ain't That A Shame ». On retrouve le titre dans Choba B CCCP (1988) de Paul McCartney aux côtés de « I'm Gonna A Wheel Someday ». Nombreux sont les autres rockers qui ont emprunté des titres à Fats Domino : Johnny Burnette, les Everly Brothers et, parmi les revivalistes, Dave Edmunds, Los Lobos et d'autres. Fats Domino a épousé en 1947 son amour de jeunesse, Rosemary, qui lui a donné huit enfants dont le prénom commence systématiquement par la lettre A. Malgré un goût particulier pour les bijoux voyants, sa rondeur trahit un personnage simple et jovial. Ce pianiste-chanteur-compositeur-chef d'orchestre noir, qui aura vendu 70 millions de disques, technique et subtil combine dans un style inimitable, typique des années 50. Sur scène, accompagné par des musiciens de La Nouvelle-Orléans , il fournit toujours un spectacle impeccable. Le public exulte quand il sort de scène en poussant le piano avec son ventre.