The Doobie Brothers DOOBIE BROTHERS, The : groupe de rock et pop-funk américain, 1970-1981.

- Patrick Simmons
: guitariste et chanteur. Né le 23.01.1950 à Aberdeen (Washington).
- Michael McDonald : chanteur et claviériste. Né le 02.12.1952 à Saint Louis (Missouri).
- Tom Johnston
: guitariste et chanteur. Né à Visalia (Californie).
- Jeff "Skunk" Baxter : guitariste. Né le 13.12.1948 à Washington.
- Tiran Porter : bassiste. Né à Los Angeles (Californie).
- John Hartman: batteur. Né le 18.03.1950 à Falls Church (Virginie).

Ce groupe de San Jose est un monument du rock américain. Sa fusion de rhythm'n' blues, country et pop-funk, avec la haute voix de Michael McDonald, reste l'une des plus emblématiques du rock FM des années 70 dit adulte aux Etats-Unis.

Les Doobies ne sont à l'origine qu'une groupe de freaks parmi d'autres à San jose, au sud de la baie de San Francisco, unis par leur goût pour la marijuana (doobie désigne un "joint' en argot californien) et les improvisations. Johnston, un ancien étudiant graphiste, a fait la connaissance de Hartman en 1970 par l'entremise de Skip Spence, le batteur de Jefferson Airplane et de Moby Grape. Rejoints par Simmons (un spécialiste du bluegrass) et le bassiste Dave Shogren (né à San Francisco, Californie), les Doobie deviennent le groupe-maison d'un bar de Santa Cruz, dans la baie de Monterey, nommé le Château Liberté. Ils adressent une maquette à Lenny Waronker, patron de Warner qui les envoie en studio avec l'ex-Harpers Bizarre Ted Templeman comme producteur. En dépit d'une tournée marathon, The Doobie Brothers (1971) ne parvient pas à entrer dans le Top 100, malgré de très bonnes critiques. Johnston, alors leader, recrute Porter (un excellent chanteur dont la voix rocailleuse sera un atout amjeur), ainsi qu'un batteur complémentaire, Michael Hossack. La nouvelle formation enregistre Toulouse Street (1972), qui lui apporte un disque d'or et reste classé plus de deux ans grâce au tube « Listen to the Music ». Compositeur sans grande originalité, Johnston sait tirer le meilleur parti de la rythmique serrée de son groupe et de la qualité de ses harmonies vocales pour aligner une série de tubes (« Long Train Runnin' » et « China Grove ») idéalement adaptés au goût des DJ de stations FM alors en pleine expansion. Le public américain a changé, le Vietnam est passé par là, le développement des drogues douces aussi (dont Johnston est un consommateur notoire, arrêté plus d'une fois par la police), et les Doobies collent à leur époque à la perfection. The Captain And Me (1973), enregistré avec le nouveau batteur Keith Knudsen à la place de Cossack connaît un succès triomphal, suivi de What Were Once Vices Are Now Habits (1974). Ce dernier album apporte au groupe un n°1 « Black Water » (1975). Une nouvelle phase s'ouvre alors : Baxter est devenu membre à part entière, ce qui permet aux Doobies d'aligner trois guitaristes sur scène, à la manière de l'Allman Brothers Band. Johnston, victime de sérieux ennuis de santé, doit laisser la place à un autre ancien de Steely Dan, le chanteur et claviériste Michael McDonald. Le son des Doobie Brothers en est bouleversé, même si Stampede (1975), enregistré avant l'arrivée de McDonald, demeure fidèle à la formule des débuts. Avec lui comme leader, les Doobies se transforment.

Sans renier les racines rythm'n' blues et boogie sur lesquelles ils ont bâti leur prodigieuse réussite, ils évoluent sous l'influence de McDonald vers une pop plus sophistiquée qu'adore le public américain. « Takin' It to the Streets » (1976) entre dans le top 20, et l'album du même nom dont il est extrait donne au groupe son quatrième disque d'or consécutif. Il devient alors l'une des institutions du stadium rock, se produisant devant des foules de cinquante mille personnes et plus. En 1979, les Doobies Brothers sont à leur apogée, malgré les départs de Baxter et de Hartman : leur album Minute by Minute (1979) se vend à 3 millions d'exemplaires, et la composition de McDonald « What a Fool Believes » (1979) s'entend sur toutes les ondes FM anglo-saxonnes du printemps à la fin de l'été. Le groupe célèbre son dixième anniversaire au Friars Club de Los Angeles, en improvisant sur « Soul Man » avec Sam & Dave, Kenny Logins et les Jackson 5. Désormais étoffés par le guitariste et joueur de pedal-steel John McFee, le batteur Chet McCracken et le saxophoniste Cornelius Bumpus, les Doobies deviennent aussi l'un des piliers du rock antinucléaire, participant à des festivals de type No Nukes en compagnie de Jackson Browne, Bruce Springsteen, accumulant toujours les tubes : « Dependin' On You », « Real Love » et « One Step Closer » (1981). Mais la fin est proche. McDonald et Simmons rêvent de carrières solo. Porter quitte la musique tout court, pour laisser la place au bassiste de séances Willie Weeks en novembre 1980. Un an plus tard, la séparation est décidée au terme d'une énième tournée : « Nous vivions sur nos leuriers ; la magie n'était plus là », explique alors McDonald. A l'issue d'une ultime série de concerts d'adieu, Knudsen et McFee mettent sur pied un groupe de country-rock nommé Southern Pacific, avec l'ex-Creedence Stu Cook, qui ne fera guère de vagues. McDonald et Simmons connaîtrot des fortunes diverses ; le premier s'imposera avec des titres comme « I Keep Forgettin' » ; le second devra patienter jusqu'en 1983 pour voir son premier album paraître chez Elektra, avec un succès honorable.

Les Doobie Brohers ne sont pas tout à fait morts pour autant : de tournée d'adieu en album live posthume et en reformation occasionnelle ils soufflent juste assez sur la braise pour que leur nouvelle formation sans McDonald mais avec Johnston ne surprenne personne lorsque le groupe se présente sur scène au Hollywood Bowl en mai 1987. Après une brève tournée en URSS sous la bannière du combat pacifiste, Johnston, Simmons, Hartman, Porter et Cossack entrent en studio pour leur album de retour. Cycles (1989) leur offre un dernier disque d'or, et le simple qui en est extrait, « The Doctor », monte au n°9. Ils continuent de vivre une demi-existence, de tournée en tournée, de concert de charité en concert de charité. Les disques sont de plus en plus épisodiques (Brotherhood, 1991, est le dernier à avoir atteint l'Europe), n'ajoutant rien à la gloire d'un groupe dont la musique fut trop consensuelle pour prétendre à l'universalité.