Buddy Holly HOLLY, Buddy (Charles Hardin Holley) : chanteur et guitariste de rock'n' roll et pop américain, 1954-1959. Né le 07.09.1936 à Lubbock (Texas), mort le 03.02.1959 à Mason City (Iowa).

Disparu dans un accident d'avion à singt-deux ans, ce chanteur d'exception anticipa le passage du rock'n' roll à la pop des années 60, annonçant les Beatles. Il fut accompagné dans ses plus grands succès par les Crickets. Ses chansons furent l'une des plus grandes sources d'inspiration pour Paul McCartney, Bobby Fuller, John Fogerty (Creedence Clearwater Revival), Elvis Costello et bien d'autres. Sa mort précoce en a fait l'objet d'un culte qui n'est jamais retombé.

Elevé au sein d'une famille de baptistes texans dans une ville puritaine et ségrégationniste (Lubbock, "la cité des Eglises"), Holly, le plus jeune de quatre enfants, est encouragé par ses parents à étudier la musique, apprenant violon et piano à quatre ans, puis mandoline et guitare à sept. Dès 1949, il fonde un duo avec son voisin Bob Montgomery, enregistrant sa première chanson, "My Two-Timin' Woman", sur un magnétophone rudimentaire dans le salon familial. En septembre 1953, les deux amis sont asse sûrs d'eux et assez connus dans la région pour qu'une station de radio de Lubbock leur donne carte blanche pour une émission intitulée "The Buddy & Bob Show", accompagnés par le contrebassiste Larry Welborn. A seize ans, Buddy est revenu un semi-pro, avec son manager, doté d'une audience non négligeable dans l'ouest du Texas. EN 1954, renforcés par le joueur de pedal-steel guitar Don Guess, Buddy & Bob enregistrent pour la station de radio KDAV une série de standards de country et de bluegrass. L'année suivante, Holly, qui a pris de plein fouet l'arrivée d'Elvis Presley, joue en première partie pour Bill Haley et ses Comets ; un agent de Nashville, Eddie Crandall, s'entiche du groupe et décroche un contrat avec Decca par l'entremise du scout Jim Denny. Decca ne s'intéresse qu'à Holly lui-même : Montgomery quitte le groupe, tout comme Welborn. Les deux musiciens sont remplacés par le guitariste Sonny Curtis, le bassiste Don Guess, ancien ami d'école, et à compter de juillet 1956, le batteur Jerry Allison, un collégien de seize ans. Le groupe se produit sous le nom de Buddy Holly & The Three Tunes. Holly avait alors déjà enregistré quatres chansons dans le studio du label, à Nashville. "Blue Days, Black Nights", le 45 tours qui résultait de ces séances, ne laissait guère deviner la direction future de Holly qui, frustré par l'insistance de Decca à faire de lui un pur chanteur de country, ne regretta guère qu'on ne lui renouvelât pas son contrat.

Fin 1956, Holly et Allison montent vers Clovis, une ville du Nouveau-Mexique où Norman Petty avait basé son studio. Welborn faisait un bref retour à la contrebasse, avant de céder sa place à un autre collégien de seize ans, Joe B. Mauldin. Avec l'aide d'un quatrième larron, le guitariste rythmique Niki Sullivan, Holly couche sur bande la première version de son grand classique "That'll Be The Day", un titre inspiré d'une réplique de John Wayne dans le western de John Ford The Searchers. De retour de Lubbock début 1957, Holly, Mauldin et Allison, après avoir un temps pensé s'appeler les Beetles (!), optent pour les Crickets et c'est sous ce nom qu'ils retournent dans le studio de Petty pour y enregister une nouvelle série de maquettes, parmi lesquelles "Maybe Baby", et une époustouflante version de "That'll Be The Day" qui finit par voir le jour au mois de mai sous Brunswick (un sous-label de Decca). La situation contractulle de Holly n'était pas simple : il avait un contrat de chanteur solo chez Coral et en tant que membre des Crickets, chez Brunswick, bien que Mauldin et Allison l'aient toujours accompagné pour ses enregistrements. Désormais sous la houlette de Petty, le trio entame une série de prestigieuses tournées au sein du cirque itinérant d'Alan Freed ; les Crickets se produisent même dans le temple du rythm'n' blues noir américain, l'Appolo de Harlem, où ils remportent un franc succès. De tous les grands du rock'n' roll blanc, Holly demeurera le seul à avoir réellement transcendé les barrières raciales. Pendant ce temps, "That'll Be The Day" (poussé par une apparition remarquée au programme télévisé "American Bandstand", l'un des seuls documents filmés qui nous soit parvenu à lui) grimpe irrésistiblement dans les classements américains, pour atteindre le n°3 en septembre 1957. Coral, qui ne veut pas être en reste, sort alors "Peggy Sue" qui monté également n°3 au mois de janvier 1958.