Big Maybelle BIG MAYBELLE (Mabel Smith) : chanteuse de jazz, blues, rhythm'n' blues et soul américaine, 1944-1972. Née le 01.05.1924 à Jackson (Tennessee). Morte le 23.01.1972 à Cleveland (Ohio).

Disparue prématurément, cette chanteuse noire de Cincinnati (Ohio) fut l'une des meilleures interprètes de rhythm'n' blues des années 50, parfois comparée à Bessie Smith et à Billie Holiday. Elle é crée le standard popularisé par Jerry Lee Lewis en 1957, « Whole Lotta Shakin' Goin' On ».

Enfant à Memphis, elle chante à l'église, où elle étonne par l'ampleur de sa voix. Elle gagne un concours de chant à l'âge de huit ans. Le chef d'orchestre de jazz Dave Clark la remarque à douze ans, en 1936, interprétant un air de Bessie Smith. Il l'intègre à sa formation, après quoi elle se joint aux Sweethearts Of Rhythm. On la retrouve à New York, chanteuse du Christine Chatman's Combo avec qui elle fait ses premiers pas en studio sous le nom de Mabel Smith, enregistrant « Hurry Harry » pour Decca en 1944. Fixée à Cincinnati, elle est engagée par King en 1947, chez qui, accompagnée par Oran Hot Lips Page, elle enregistre trois 45 tours. Les paroles de « Too Tight Mama » l'éloignent de l'inspiration religieuse. Elle tourne avec l'orchestre de Tiny Bradshaw à la fin des années 40. A Cincinnati, le producteur Fred Mendelsohn lui trouve le pseudonyme de Big Maybelle et lui obtient un contrat à New York avec OKeh, une filiale de Columbia. Elle enregistre ses meilleurs titres comme « Gabbin' Blues », « My Country Man » et « Way Back Home », réalisés par Leroy Kirkland, où elle est accompagnée, entre autres, par le guitariste Mickey Baker. Avec sa voix nue et déchirante, Big Maybelle devient une des grosses attractions de l'Apollo Theater de Harlem. Elle crée en 1955 « Whole Lotta Shakin' Goin' On ». Puis elle enregistre pour Savoy, obtenant un dernier succès avec sa reprise de « Candy ». Son registre s'étend du blues-jazz au rhythm'n' blues le plus âpre. On la voit dans Jazz On A Summer's Day filmé au festival de Newport (1958). Dans les années 60, on la surnomme « The Mother Of Soul ». Elle connaît alors une carrière à éclipses, affaiblie par son intoxication à l'héroïne et à l'alcool. Elle enregistre ensuite pour Brunswick, Scepter, Chess puis Rojac, connaissant son seul succès tous publics, une reprise du classique garage « 96 Tears » de ? & The Mysterians, fin 1966. Malade, elle arrête les concerts en 1971. Elle meurt un an plus tard, à 47 ans, des conséquences de son diabète. Sa première période a fait l'objet de The Complete OKeh Sessions 1952-1955, publié chez Sony en 1994.