Suite de la biographie de Neil Young

Le parcours de Neil Young paraîtra, au fil des années, de plus en plus décousu et déconcertant. Une nouvelle tentative d'album de Crosby, Stills, Nash (& Young), cette fois à Miami, donnera naissance au très décevant Stills — Young Band, dont ne surnage que le nostalgique «Long May You Run». Neil Young quittera abruptement la tournée, ne prévenant Stephen Stills que par une note laconique : «Tu ne trouves pas ça marrant que les choses qui débutent spontanément se terminent aussi spontanément ?» Loin de restaurer l'esprit de Buffalo Springfield, cette nouvelle collaboration trahit la fatigue de deux superstars épuisées par le rythme effréné de leurs productions. Pour se ressourcer, comme il en a pris l'habitude, Neil retrouve Crazy Horse, où Frank Sampedro a succédé à Danny Whitten. Au printemps 1977, il publie le chaotique American Stars'n'Bars, où brille celui de ses morceaux où il s'est le plus rapproché de Jimi Hendrix, l'extraordinaire «Like A Hurricane», qui deviendra l'un des piliers de ses concerts. Pendant l'été, il entreprend une tournée des bars de la Côte Ouest avec The Ducks, un groupe dont le bassiste est Bob Mosley de Moby Grape, puis publie Decade , un triple album souvenir qui constitue sa première anthologie, émaillée de nombreux inédits. N'obtenant toujours aucun succès avec ses propres 45 tours, Neil Young réussit pourtant dans les hit-parades en tant que compositeur via Linda Ronstadt («Love Is A Rose») et Nicolette Larson («Lotta Love»), qu'on retrouvera dans son prochain album, le très doux et suave Comes A Time (1978) qui deviendra son plus gros succès commercial depuis Harvest.

Une nouvelle métamorphose de Neil Young sera entraînée par sa passion pour la révolution du punk-rock et de la new wave à la fin des années 70 (et en particulier pour le groupe Devo). Fin 1978, il est déjà reparti en tournée avec Crazy Horse, faisant filmer lui-même ses concerts pour ce qui constituera le documentaire Rust Never Sleeps. Publié en juillet 1979, le disque qui en est tiré marque un retour en grâce et constitue la plus pertinente des réponses à l'insurrection punk qui s'en prend alors violemment aux «dinosaures» du rock hippie. Le titre manifeste «Hey Hey My My» («Rock'n'roll can never die», dit le refrain) qui, à la manière de «Tonight's The Night», se répète dans deux versions, acoustique et électrique : il établit le lien entre Elvis Presley et Johnny Rotten des Sex Pistols ; «The Thrasher» condamne les parvenus du rock, dans une allusion claire visant ses vieux compagnons (« Just dead weight to me / Better down the road without that load », «Juste un poids mort pour moi / Mieux vaut descendre la route sans cette charge») ; « Powderfinger » s'attaque aux rêveurs hippies attardés ; complété par des titres où le chanteur défend avec ardeur les Indiens, «Pocahontas» et «Ride My Llama», Rust Never Sleeps constitue un des sommets de l'oeuvre de Neil Young et de l'histoire du rock. Légitimement élu «artiste de la décennie» par le Village Voice, Neil Young se révèle au sommet de son art : il devient le favori de romanciers comme Thomas McGuane et Tom Robbins et de cinéastes comme Dennis Hopper et Paul Schrader.

Après avoir publié Live Rust (1979), brûlant résumé sur scène de son répertoire, Neil Young entre dans une période particulièrement troublée de son existence et de sa carrière. Le plutôt country Hawks And Doves (1980) et Re-ac-tor (1981), à l'orientation rhythm'n'blues — deux albums qui traduisent son inquiétude face à l'arrivée au pouvoir de Ronald Reagan -, passent relativement inaperçus. Les épisodes suivants déroutent même ses fans les plus irréductibles, se présentant comme une série sans queue ni tête de faux départs et de volte-face stylistiques. Après une tournée européenne à la tête d'une formation où il retrouve non seulement Nils Lofgren, mais aussi son vieux compagnon de Buffalo Springfield, Bruce Palmer, Neil Young publie le déconcertant Trans (1982), un album où sa voix est déformée par un vocoder, à la manière de Kraftwerk, s'inspirant des rythmes et sons électronico-robotiques de ce groupe. Ce disque est en réalité inspiré par ses difficultés de communication avec son second fils Sen, un handicapé mental : si l'on en connaît la clé, Trans constitue un album assez émouvant ; sinon, il apparaît à la traîne du rock électronique européen et, à ce titre, n'a guère d'intérêt.

Everybody's Rockin' (1983) cause un choc encore plus grand. Accompagné par les Shocking Pinks, il livre un album long de moins de vingt-cinq minutes d'un mauvais rockabilly, donnant l'impression de courir après la mode, cette fois celle des Stray Cats.

Après avoir participé au Band Aid canadien, Northern Lights, et repris la route avec Crazy Morse, Neil Young, qui vit alors avec soulagement la naissance de sa fille Amber Jean, parfaitement normale, surprend à nouveau son monde en apparaissant sur scène aux côtés des chanteurs country Jerry Jeff Walker et de Willie Nelson, chantant «Are There Anymore Real Cowboys ?») pour le premier Farm Aid. Dans la foulée, est publié Old Ways (1985), un album honorable de country accompagné d'une interview où l'ancien ennemi juré de Richard Nixon se fait à la stupéfaction générale l'avocat de Ronald Reagan. C'est alors que sa maison de disques, Geffen, lui intente un procès inédit pour un chef inattendu : non-représentativité de ses enregistrements. Autrement dit : Neil Young n'a pas enregistré les disques pour lesquels Neil Young avait signé un contrat. La procédure n'aboutira pas, et le chanteur rentrera au bercail, chez Reprise, quelques années plus tard. Entre-temps auront été publiés le stérile Landing On Water (1986), vague disque de hard rock rempli de synthétiseurs, ainsi que Life (1987), guère plus intéressant malgré la participation de Crazy Horse.

En 1987, Neil Young tient la promesse faite à David Crosby de réunir Crosby, Stills, Nash (& Young), à condition que celui-ci parvienne à surmonter son accoutumance à la cocaïne. Après la courte réunion du 1er juillet 1985 pour Live Aid, deux concerts sont donnés cette fois au bénéfice de Greenpeace, suivis d'un autre pour les Vétérans du Vietnam, après quoi le quatuor est à nouveau en studio pour la première fois dépuis 1976, parvenant enfin à enregistrer en 1988 son second album, American Dream , dix-huit ans après Déjà vu . Neil Young ne sera pourtant pas de la tournée qui s'ensuit, préférant reprendre la route avec sa nouvelle formation de jump blues, The Bluenotes, dont l'album paraît début 1988. Il voit son clip pour «This Note's For You» d'abord rejeté par MTV avant de remporter le titre de la meilleure vidéo un an plus tard aux MTV Music Video Awards. «J'ai passé ma vie à détruire systématiquement les attentes de mes fans. C'est pour ça que je suis toujours vivant. Je n'ai cure de la nostalgie. Ça ne sert à rien de s'attacher à des choses qui ne peuvent pas durer», expliquera-t-il un peu plus tard à propos de cette décennie perdue, ajoutant : «Ce n'est que dans dix ans, quand on prendra mes quarante ans de musique en compte, que mes années 80 auront un sens pour les autres.»

Vient enfin l'année 1989, celle de la chute du mur de Berlin. Neil Young monte en première ligne avec un E.-P. d'une rare violence, Eldorado , publié exclusivement en Océanie et au Japon. «En ne publiant que ces cinq titres, seulement à 5 000 exemplaires, loin de tout centre et le plus discrètement possible, j'évitais qu'on dise : 0h, ça y est, maintenant, il fait du speed metal. Parce que pour moi, c'était en réalité un retour à la case départ, la fin d'une désincarnation.» Pour tous ses admirateurs, Freedom (1989), qui recycle trois de ces cinq titres, constitue son meilleur album depuis Rust Never Sleeps, d'une rare acuité. Neil Young établit un pont entre punk et grunge, apparaissant comme le parrain parfait de la nouvelle génération du rock américain (Nirvana, Pearl Jam, Sonic Youth, Pixies, Dinosaur Jr.) et britannique (The Jesus And Mary Chain, Teenage Fan Club, Ride, My Bloody Valentine). Alors que les chars et les manifestants s'affrontent en Roumanie, Neil Young chante seul dans les salles d'Europe, armé d'une guitare sèche, d'un porte-harmonica et d'un vieux piano droit, s'imposant comme le seul égal de Bob Dylan.

Bientôt, Neil Young est partout : il apparaît dans les albums de Tracy Chapman et Warren Zevon, participe à nouveau à Farm Aid et au second hommage à Nelson Mandela, lançant les concerts pour l'association The Bridge de sa femme Pegi qui s'occupe des enfants handicapés de la baie de San Francisco, et retrouve en plusieurs occasions Crosby, Stills & Nash. Transfiguré, il publie en 1990 Ragged Glory, un chef-d'oeuvre de rock électrique où il retrouve avec Crazy Horse le même type d'intensité que vingt ans plus tôt avec Everybody Knows This Is Nowhere, la fièvre ayant cette fois cédé la place à la fureur. Il connaît ainsi une période particulièrement faste qui voit se dérouler une série d'albums remarquables. Fin 1991, paraît le double CD Arc-Weld enregistré lors de la phénoménale tournée «Smell The Horse» avec Crazy Horse, alors que les bombes américaines pleuvent sur Bagdad et que les Scuds irakiens visent Jérusalem. Le disque live lui-même est excellent avec sa version de «Blowin' In The Wind» ; l'autre volet est constitué d'un appendice fascinant, avant-gardiste et bruitiste, Arc , oscillant entre Sonic Youth (qui assure la première partie de ses concerts), le Lou Reed de Metal Machine Music et les moments les plus extrêmes de Pink Floyd et du compositeur de musique électronique français Pierre Henry. Un an plus tard, Neil Young surprend à rebours avec Harvest Moon (1992), un regard tendre et affectueux sur les survivants de sa génération, ceux qui écoutaient Harvest au coin du feu en rêvant d'un monde meilleur, comme en témoigne « From Hank To Hendrix ».

En 1993, un an après avoir participé aux trente ans de carrière de Bob Dylan en interprétant «All Along The Watchtower» et «Just Like Tom Thumb's Blues» et avoir connu un tube inattendu avec la chanson du film Philadelphia, Neil Young cède à l'exercice «Unplugged» de MTV, s'entourant entre autres de Nils Lofgren, de sa soeur Astrid Young et de Nicolette Larson dont ce sera la dernière apparition d'importance. Passant en revue trente ans de carrière, de «Mr. Soul» à un splendide «Like A Hurricane» interprété à l'orgue à vapeur, il y émeut de bout en bout, égalant en qualité d'innovation et d'émotion les prestations impeccables d'Eric Clapton et de Nirvana réalisées dans les mêmes conditions. En citant un extrait fameux de « Hey Hey My My » (« It's better to burn out / Than it is to rust», soit «Mieux vaut brûler une fois pour toutes que s'user ») dans le mot qu'il laisse avant de se suicider, Kurt Cobain révèle l'emprise de l'oeuvre de Neil Young sur sa génération. A l'issue d'une longue tournée mondiale où il est accompagné par Booker T. & The MG's, Young retrouve encore Crazy Horse pour Sleeps With Angels en été 1994, un très bon album hanté par la disparition de Cobain. Suivra Mirror Ball (1995), enregistré cette fois avec Pearl Jam, dans un mariage entre vieille école et nouvelle vague où Neil Young se résume merveilleusement dans « I'm The Ocean » : « People my age don't do the things I do » («Les gens de mon âge ne font pas ce que je fais»). Il compose ensuite la musique du film de Jim Jarmusch Dead Man, puis retrouve de nouveau Crazy Horse pour Broken Arrow, qui ne présente toujours aucun signe de faiblesse ni d'assagissement de la part de ce vieil Indien qui refuse — comme le rock — de laisser l'âge le ramollir, et la mort le rattraper : « I still live in a dream we had / Hoping it's not over » (« Je vis toujours dans ce rêve que nous avions / Espérant qu'il n'est pas terminé »). Il résumera merveilleusement son parcours en ouverture d'un troisième double live sans concession, Year 0f The Horse : « It's all one song » (« Tout ça n'est qu'une seule chanson »).

En trente ans à ce jour d'une carrière à peu près parfaitement erratique, Neil Young a pu, accidentellement, coïncider avec certaines modes. Dans le milieu des années 70, on trouvait Harvest chez tous les babas, et pendant les années 80 il a payé ce succès très cher, jusqu'à ce que la génération grunge s'aperçoive qu'il produisait aussi des disques torturés, violents, traversés d'étranges plaintes de guitare électrique ; pendant quelques années, une nouvelle fois, Neil Young a été à la mode, salué comme un précurseur. Il est étrange que rien de tout cela n'ait réussi à le faire dévier ; mais, à vrai dire, pour dévier, il faut une direction initiale, «Le but de tout style, écrit Nietzsche à la fin d' Ecce Homo, est de communiquer par des signes, y compris par le rythme de ces signes, un état psychologique, une tension des sentiments ; la multiplicité des états psychologiques étant chez moi très grande, je dispose d'un très grand nombre de styles possible.» On pourrait comparer la biographie de Neil Young (incohérent, incontrôlable, mais toujours d'une foudroyante sincérité) à celle d'un maniaco-dépressif, ou au parcours d'une perturbation atmosphérique traversant une région de vallées et de montagnes. On a vraiment l'impression qu'il saisit l'instrument de musique le plus proche et qu'il exprime — simplement, directement — les émotions qui traversent son âme. Le plus souvent, l'instrument est une guitare ; mais de grands guitaristes, il y en a d'autres. Alors que très peu d'artistes sont aussi immédiatement présents, vivants dans chacune de leurs notes, dans chaque tremblement de leur voix. «Soldier», maladroitement composée au piano sur quelques doigts, est une de ses chansons les plus mystérieuses et les plus belles. L'harmonica acquiert dans «Little Wing» une violence triste, un souffle désespéré qui traversent les âges. Et c'est dans un contexte jazz parfaitement incongru qu'apparaît «Twilight», une de ses dérives les plus poignantes.

La perfection chez Neil Young est fragile, elle naît au milieu du chaos. Aucun de ses albums n'est parfaitement réussi ; mais il n'en est aucun qui ne comporte au moins une chanson magnifique. Ses plus beaux disques sont sans doute ceux qui oscillent entre tristesse, solitude, rêve éveillé et bonheur paisible. On peut y imaginer son auditeur idéal, son double invisible. Les chansons de Neil Young sont faites pour ceux qui sont souvent malheureux, solitaires, qui frôlent les portes du désespoir et qui continuent, cependant, de croire que le bonheur est possible. Pour ceux qui ne sont pas toujours heureux en amour, mais qui sont toujours amoureux de nouveau. Qui connaissent la tentation du cynisme, sans être capables d'y céder très longtemps. Qui peuvent pleurer de rage à la mort d'un ami («Tonight's The Night») et qui se demandent réellement si Jésus-Christ peut venir les sauver. Qui continuent, en toute bonne foi, à penser qu'on peut vivre heureux sur la Terre. Il faut être un très grand artiste pour avoir le courage d'être sentimental, pour aller jusqu'au risque de la mièvrerie. Mais cela fait tellement de bien, parfois, d'entendre un homme se plaindre humblement, d'une petite voix triste, d'avoir été abandonné par une femme : «A Man Needs A Maid», «What Did You Do To My Life», pour cette raison, ne risquent pas de passer. Cela fait tellement de bien, aussi, de se plonger dans ces véritables hymnes à l'amour, scintillants et magiques, que Neil Young a produits au cours des années en collaboration avec Jack Nitzsche : «Such A Woman», et surtout l'extraordinaire «We Never Dance».

Mais, comme Schubert, Neil Young est peut-être encore plus bouleversant lorsqu'il tente de décrire le bonheur. «Sugar Mountain», «I Am A Child» sont si pures, si naïves qu'on en a le coeur serré. Un tel bonheur n'est pas possible, pas ici, pas chez nous. Il aurait fallu pouvoir conserver son enfance. Quelle autre chanson, quelle autre création artistique tente comme «My Boy» d'exprimer ce sentiment obscur et poignant de l'homme mûr qui s'attriste de voir son fils quitter déjà les abords de l'enfance ? «Tu auras eu si peu de temps, mon fils ; nous aurons eu si peu de temps ensemble» : « I thought we had just begun » (« Je croyais qu'on venait juste de commencer »). Certains textes de Neil Young évoquent l'adolescence par la violence du sentiment amoureux ; mais cela est courant dans le rock et ses chansons les plus originales et les plus belles sont sans doute celles où il a pu redevenir un enfant. Parfois, cet homme a pu voir d'étranges choses dans le ciel, dans les ondulations de l'eau à la surface d'un étang. « After The Goldrush » nous transporte directement dans un rêve ; «Here We Are In The Years», si familière et si troublante, évoque ces après-midi scintillants des romans de Clifford Simak.

Comment devient-on Neil Young ? Il le raconte dans le très autobiographique « Don't Be Denied » : l'enfance désunie, les coups à l'école, la rencontre avec Stephen Stills, le désir d'être une star. Et, à travers tout, la volonté de tenir. Ne te laisse pas démolir par le monde : « Oh, friend of mine / Don't be denied » (« Oh, mon ami, ne te laisse pas nier »). Pour qui chante-t-il ? Pour lui, pour le monde entier ? Beaucoup ont souvent eu la sensation qu'il chantait pour eux seuls. Quand on écoute ces immenses dérives déstructurées, improbables, qui jalonnent son oeuvre (« Last Trip To Tulsa », « Twilight », « Inca Queen », « Cortez The Killer »...), c'est toujours la même image qui vient à l'esprit : un homme avance, sur un chemin difficile et rocailleux. Souvent il tombe, il a les genoux en sang ; il se relève et continue à avancer. (C'est presque la même image que dans Winterreise ; sauf que chez Schubert il fait froid, le chemin est couvert de neige et l'homme ressent la tentation terrible de se lover dans la douceur de la mort et de la neige.) La guitare électrique traverse des paysages étranges, effrayants ou sublimes ; parfois tout se calme et le monde bat au rythme d'un balancement chaud ; parfois la violence et la terreur envahissent le monde. La voix continue, obstinée et fragile. La voix nous guide. Elle vient de loin, de très loin dans l'âme ; elle ne renoncera pas. Ce n'est pas une voix très virile ; elle tient un peu de la femme, du vieillard ou de l'enfant. C'est la voix d'un être humain, qui a en outre une chose naïve et importante à nous dire : le monde peut être comme il est, c'est son affaire ; ce n'est aucunement pour nous une raison de renoncer à le rendre meilleur. Tel est le simple message de «Lotta Love» : « It's gonna take a lotta love / To change the way things are» («Il va falloir un tas d'amour / Pour changer l'état des choses»). Tel est celui de : «Heart of gold / And I'm getting old.» Neil Young a souvent accompagné ses auditeurs dans les souffrances et dans les doutes : lui et eux savent que le temps ne prévaudra plus contre eux.