GARAGE ROCK : genre musical apparu en 1965-1966 aux Etats-Unis.

Synonyme de punk (avant le mouvement de 1976-1977), ce terme générique a servi à désigner les petits groupes qui ont pullulé aux Etats-Unis au milieu des années 60, formés par des adolescents surexcités et incompétents cherchant à imiter les Rolling Stones et les Kinks, groupes phares de la « British Invasion », dans le garage de leurs parents.

Au milieu des années 60, des milliers de groupes américains s'efforcent de marcher dans les pas des Rolling Stones, des Kinks, des Pretty Things, compensant la faiblesse de leurs moyens par un surcroît d'agressivité. Le résultat montre combien l'incompétence peut devenir un atout : il y a souvent plus à découvrir chez ces petites formations, dans leur ensemble, que chez les principaux groupes américains de l'époque. Le garage se définit d'abord par son minimalisme forcé, par opposition aux productions plus sophistiquées des grands studios. C'est le premier courant musical à avoir été, rétrospectivement, appelé punk (minable, en argot), et de fait il préfigure par bien des aspects le mouvement de 1976-1977. Le terme trash s'appliquera plus particulièrement au revival du rock garage anglais du début des années 80.

Les groupes de la première génération garage étaient déjà presque totalement oubliés quand, en 1972, parut la double compilation Nuggets, élaborée par le critique Lenny Kaye, futur guitariste de Patti Smith. C'est certainement, de toute l'histoire du rock, un des disques dont l'influence aura été la plus forte et la plus durable. La découverte des Standells, des Shadows of Knight, des Seeds, des 13 th Floor Elevators ou de The Chocolate Watch Band suscita et continue à susciter des vocations par milliers. A quelques exceptions près, les titres des Nuggets, soigneusement sélectionnés, étaient peut-être trop soignés encore pour représenter la réalité du mouvement garage, dont on put se faire une meilleure idée un peu plus tard en écoutant la série Pebbles et en découvrant des groupes plus radicaux comme les Sonics, The Litter ou les Swamp Rats.

On n'en finirait pas de citer les formations qui, depuis le milieu des années 70, perpétuent la tradition garage. Parmi les américains, méritent une mention particulière les Droogs, les Slickee Boys, les Lyres, les Chesterfield Kings, les Pandoras, les Vipers, les Fuzztones, Yard Trauma. Les Fleshtones et les Cramps se sont évidemment inspirés du punk des années 60, comme du rockabilly. Outre les Cannibals et avec les Mighty Caesars et Thee Headcoats, deux avatars des Milkshakes, la Grande-Bretagne nous a donnée notamment les Barracudas et le psychobilly, genre auquel s'applique la même remarque que pour les Cramps. Les Nomads, de Suède, sont à placer très haut dans le panthéon du genre. Enfin, parmi les groupes les plus récents et toujours en activité, on distinguera pour n'en citer que deux, les Cynics et les Swingin' Neckbreakers.