CINEMA : objet de documentaires ou prétexte à des films musicaux, le rock a peu à peu imposé sa puissance, son rythme et son univers à l'ensemble du cinéma, au point que l'on a pu parler de « films rock » dans des œuvres dont la musique n'était pas le sujet.

Dès les années 50, les destins du rock et du cinéma s'entrecroisent comme si le rock'n' roll, nouvelle musique en pleine éclosion, était irrésistiblement attiré par l'image, à moins que ce ne soit l'inverse. 1955, années d'explosion discographique du rock'n' roll, est aussi l'année du premier film authentiquement estampillé rock de l'histoire du cinéma. Il s'agit de Blackboard Jungle réalisé par Richard Brooks avec le comédien Glenn Ford dans le rôle d'un éducateur confronté à la violence dans la classe qu'il a en charge. Outre les résonances sociologiques et les échos assourdis d'une révolte grondante à l'intérieur de la jeunesse américaine, c'est la bande originale dominée par le mythique « Rock Around The Clock » de Bill Haley qui attire l'attention et contribue au succès du film. Auparavant, en 1953, L'équipée Sauvage (The Wild One) de Lazlo Bénédek, vision nouvelle d'une Amérique rebelle dominée par une inquiétante bande de motards conduite par un Marlon Brando aussi sexuellement attirant que l'Elvis Presley de l'époque, avait jeté les bases culturelles d'un cinéma rock, même si la musique de Leith Stevens restait encore très jazzy. C'est que, dès l'origine, on distingue au moins deux types de films rock : ceux qui utilisent directement, dans la bande-son ou à l'image, la musique, et ceux qui appartiennent, par leur thème, leur univers, leur atmosphère, à la culture rock, cette seconde catégorie étant évidemment plus difficile à délimiter. C'est ainsi qu'on dira que La Fureur De Vivre (Rebel Without a Cause) de Nicholas Ray qui bénéficie de la présence mythologique de James Dean, est tout autant un film rock que les quelques sous-produits qui, à la suite du succès de Graine de Violence, mettent en scène Bill Haley & The Comets (Rock Around The Clock ou Don't Knock The Rock, tous deux signés Fred Sears). La seconde moitié des années 50 verra en tout cas une floraison de petits films qui utilisent, de près ou de loin, l'imagerie du rock'n' roll et ses personnages emblématique, tels Mister Rock And Roll signé par le vétéran Charlie Dubin, où l'on voit notamment Little Richard et Chuck Berry, Jamboree de Roy Lockwood avec Jerry Lee Lewis, Fats Domino, Carl Perkins ou Go Johnny Go de Paul Landres où l'on croise Chuck Berry, Eddie Cochran, les Flamingos, les Cadillacs, Richie Valens, tandis que parallèlement, dans le sillage de La Fureur de Vivre, fleurissent les films prétextes, souvent moralisants, sur la jeunesse, comme The Delinquents (1957), le premier long-métrage Robert Altman.

En réalité, les films les plus importants de cette époque sont ceux qui, tout en s'inscrivant de plain-pied dans le monde du rock'n' roll, en montrent les travers pour mieux les tourner en dérision. Le chef-d'œuvre du genre est à coup sûr La Blonde Et Moi (The Girl Can't Help It, 1956) de Frank Tashlin, comédie délirante dont la musique est due à Bobby Troup et, dans laquelle Jayne Mansfield et Tom Ewell sont entourés par Eddie Cochran, Gene Vincent, Little Richard, Fats Domino, traités par cet ancien cartooniste comme des personnages de dessin animé. Dans la même catégorie, on peut classer l'excellent Bye Bye Birdie (1963) dans lequel le réalisateur George Sidney, spécialiste de la comédie musicale, se moque brillamment d'une idole du rock inspirée par Elvis Presley et de ses admirateurs (-trices) comme des adultes dépassés par les événements. Justement, la rock star de l'époque c'est évidemment Elvis Presley qui, à partir de 1957 avec l'immense succès de Love Me Tender (Le Cavalier du Crépuscule) de David Weisbart, tourne une série impressionnante de films dont les plus importants ne sont pas forcément les plus musicaux. D'une pléthorique filmographie, on ne retiendra donc que quelques réussites comme Le Rock du Bagne (Jailhouse Rock, 1957) de Richard Thorpe, dominé par un éblouissant numéro musical en prison, Bagarres au King Creole (King Creole, 1958) de Michael Curtiz où Elvis chante essentiellement des ballades, Les Rôdeurs de la Plaine (Flaming Star, 1960) signé Don Siegel et où le chanteur se révèle un véritable acteur, ou encore L'amour en Quatrième Vitesse (Viva Las Vegas, 1964) de George Sidney, avec aussi Ann-Margaret. Le seul équivalent français en est Johnny Hallyday avec quelques films, comme D'où viens-tu Johnny ? Plus tard, Elvis Presley, mythe américain s'il en est, donnera lieu à des films inspirés de sa propre vie dont le plus intéressant est sans doute Elvis, téléfilm réalisé en 1975 par John Carpenter avec Kurt Russell, son acteur fétiche, dans le rôle-titre.

Les années 60 voient la transformation progressive du rock'n' roll en pop music. Cette métamorphose va aussi avoir une influence considérable sur l'évolution du cinéma rock qui s'imprègne peu à peu de l'imagerie psychédélique et de l'atmosphère contestataire de l'époque. Musicalement, la Grande-Bretagne prend le pas sur les Etats-Unis et ce sont naturellement les Beatles qui deviennent les héros cinématographiques de cette période avec deux films importants en forme de comédies absurdes, A Hard Day's Night (1964) et Help ! (1965), tous deux signés par le brillant Richard lester qui réalise aussi à la même période The Knack (1965), autre grand film pop. Le premier des deux est particulièrement novateur par son mélange de documentaire et de fiction et par la manière fantaisiste et iconoclaste avec laquelle il met en scène l'étouffante renommée du groupe. Quant au second, c'est un exercice burlesque et délirant dominé par Ringo Starr et le climat, très Carbany Street, du Swinging London. Les autres films des Beatles seront de nature très différente (Magical Mystery Tour, Let It Be voire le dessin animé Yellow Submarine) et ne retrouveront pas l'alchimie sécrétée par Richard Lester.

En ce milieu des années 60, le cinéma et la pop music célèbrent leurs noces et l'on voit fleurir une multitude de films de tous acabits. C'est, par exemple, l'explosion du film-concert. Inauguré par une de ces grandes réussites du genre, Monterey Pop (1967) de Don Allan Pennebaker, documentariste spécialisé dans le rock et la musique en général, le film-concert trouve son apogée avec Woodstock (1969), longue fresque de trois heures réalisée par Michael Wadleigh et montée entre autres par Martin Scorsese, qui restera dans l'histoire comme la captation ambitieuse et un brin emphatique de l'esprit communautaire et pacifiste d'une époque. Parmi les nombreux exemples d'un genre surexploité dans les années 70 et 80, on se doit de signaler quelques réussites remarquables et autres curiosités : le fascinant Gimme Shelter (1970) des frères David et Albert Maysles autour du concert tragique des Rolling Stones à Altamont, Amougies Music Power (1970) de Jérôme Laperroussaz, le passionnant Cocksucker Blues (1976) de Robert Frank, interdit de projection par Mick Jagger lui-même, parce que cette vision des Stones backstage (dans les coulisses) insiste trop sur le sexe et la drogue, l'émouvant The Last Waltz (1978) de Martin Scorsese consacré au concert d'adieu du Band, le curieux Rust Never Sleeps (1978) réalisé par Neil Young lui-même (aussi auteur de Journey Through the Past), Stop Making Sense (1984), concert de Talking Heads filmé brillamment par Jonathan Demme, Sign of the Times (1987) signé Prince, filmant un de ses concerts comme une fiction et non comme un documentaire, selon la tradition ou encore dans un registre très particulier, le très amusant This Is Spinal Tap (1984) de Rob Reiner, un faux documentaire sur la tournée d'un groupe de hard rock imaginaire, devenu un film-mot de passe dans le milieu des musiciens.

Dans un registre voisin, le documentaire musical a donné quelques films phares de l'histoire du cinéma rock, l'exemplaire Don't Look Back (1965) de D.A Pennebaker, passionnant essai filmé en cinéma direct sur la constitution de Bob Dylan en star, le remarquable de Rude Boy (1980) de Jack Hazan et David Mingay, autour de l'univers du Clash et de l'Angleterre de la fin des années 70 et, dans une moindre mesure, Janis (1974) de Howard Alk, film de montage en forme de puzzle reconstruisant la personnalité de Janis Joplin. On apparentera à cette catégorie de films sur la musique quelques inclassables comme One Plus One (1969) de Jean-Luc Godard (qui récidivera bien plus tard avec les Rita Mitsouko dans Soigne ta droite), dont la meilleure moitié est consacrée à filmer méthodiquement les Rolling Stones pendant l'enregistrement de « Sympathy For The Devil », 200 Motels (1971) de Frank Zappa (qui a signé aussi Uncle Meat et Baby Smokes), délirante vision de la vie en tournée des Mothers Of Invention avec Keith Moon et Ringo Starr, Renaldo et Clara (1978), l'unique et étrange film de Bob Dylan qui mélange concerts, scènes documentaires de tournée et séquences de pure fiction, ou encore le boursouflé Tommy (1975) de Ken Russell, seul exemple d'opéra rock (celui des Who) transposé à l'écran. Dans les années 60 et 70, plus que jamais, le rock est un environnement, il est dans l'air du temps. L'Angleterre des années 60 en offre quelques exemples marquants : les méconnus Sauve qui peut (Catch Us If You Can, 1965) de John Boorman et Privilege (1967) du documentariste Peter Watkins, l'emblématique Blow Up (1967) de Michelangelo Antonioni, om l'on assiste à une performance très chaude des Yardbirds, l'excellent Deep End (1970) du polonais Jerzy Skolimowski, avec une bande originale où voisinent Can et Cat Stevens, ou encore Performance (1970) de Nicholas Roeg, jeu de miroirs entre la réalité et la fiction dans lequel Mick Jagger est entouré par James Fox et Anita Pallenberg, la compagne de Brian Jones, puis de Keith Richards, voire, d'une manière plus indirecte, If… (1970), hymne à la révolte adolescente signé Lindsay anderson.

Le Joueur de Flûte (1971) de Jacques Demy qui offre son rôle le plus important à Donovan, ou le célèbre Orange Mécanique (1972) de Stanley Kubrick. Aux Etats-Unis, l'esprit du rock, qui fut esprit du mal dès L'équipée Sauvage, vit dans des films de moto. Il faut citer d'abord Scorpio Rising (1963), étonnant court-métrage expérimental de Kenneth Anger, un concentré de fétichisme motocycliste agrémenté d'une bande-son où voisinent Ray Charles, les Crystals, les Ronettes et bien d'autres. Suivront Les Anges Sauvages (1966) de Roger Corman avec Peter Fonda, qui inaugure une série de films dont Easy Rider, réalisé et interprété par Dennis Hopper avec encore Peter Fonda et Jack Nicholson, est certainement le plus important. Easy Rider (1969), western moderne, quête de la frontière métaphysique et psychédélique, est aussi un road-movie, genre majeur du cinéma rock. Plus naïf Beyond The Valley Of The Dolls (1970) de Russ Meyer raconte les aventures d'un trio de rock féminin à Hollywood avec une musique de Strawberry Alarm Clock. Nombre de films de cette période s'apparentent directement à cette nouvelle veine : en premier lieu, Macadam à deux voies (Two Lane Blacktop, 1970) de Monte Hellmann, avec Warren Oates, James Taylor et Dennis Wilson, qui en est le chef-d'œuvre austère et fascinant, mais aussi l'émouvant Five Easy Pieces (1970) de Bob Rafelson, toujours avec Jack Nicholson, Point Limite Zéro (Vanishing Point, 1971) de Richard C. Safarian ou Electra Gilde in Blue (1973), unique réalisation de James William Guercio, producteur du groupe Chicago. Il faut aussi mentionner les passionnantes expériences d'Andy Warhol comme réalisateur (Chelsea Girls, 1966, son chef-d'œuvre) et comme producteur des films de Paul Morrissey (Lonesome Cow-Boys, Heat, Flesh, Trash), qui appartiennent de plein droit au cinéma rock.

En réalité, à cette époque, l'esprit rock souffle un peu partout dans le cinéma américain : dans Le Lauréat (1967) de Mike Nichols, musique de Simon & Garfunkel, comme dans Macadam Cowboy (1969) de John Schlesinger, rendu célèbre par la chanson de Harry Nilsson « Everybody's Talking », du fameux western Pat Garrett and Billy the Kid (1973) de Sam Peckinpah avec Kris Kristofferson et une musique de Bob Dylan à Mean Streets (1973), avec une bande-son où voisinent les Stones et les Ronettes, ou Alice n'est plus ici (1974) de Martin Scorsese, avec encore Kris Kristofferson, en passant par Alice's Restaurant (1970), chronique hippie du mouvement hippie signée Arthur Penn avec Arlo Guthrie. Comme pour le Londres du milieu des années 60, il revient encore à Michelangelo Antonioni de signer un des films les plus importants de la fin de cette décennie dominée par les paysages californiens, Zabriskie Point (1969), qui mélange psychédélisme et contestation dans un poème visuel qui s'achève dans la Vallée de la Mort. En élargissant encore la perspective, on pourra considérer que 2001, Odyssée de l'espace (1968) de Stanley Kubrick ou Apocalypse Now (1979) de Francis Ford Coppola sont aussi à leur façon d'authentiques grands films psychédéliques. En Europe, à la même époque, c'est le cinéaste luxembourgeois Barbet Schroeder, proche de la nouvelle vague française, qui, avec More (1969) et La Vallée (1972), tous deux ornés d'une musique de Pink Floyd, capte le mieux l'esprit pop, tandis qu'en Allemagne Wim Wenders, avec Alice dans les villes (1974) où le héros assiste à un concert de Chuck Berry, et Au fil du temps (1976), perpétue à sa façon le road-movie, qu'en France Philippe Garrel creuse un sillon hypnotique et singulier en compagnie de Nico avec un film comme La Cicatrice intérieure (1971), magnifique bande originale chantée par Nico et arrangée par John Cale ou que Serge Gainsbourg lorgne sur le cinéma underground américain avec Je t'aime moi non plus (1976) dans lequel Jane Birkin a pour partenaire Joe Dallessandro, ex-star des films de Paul Morrissey.

Dans les années 70, chaque genre musical crée son propre cinéma. La soul music trouve son équivalent visuel dans de nombreux films dits de blaxpoitation , comme l'iconoclaste Sweet Sweetback's Baadassss Song (1969) du pionnier Melvin Van Peebles qui signe aussi sa propre musique, Shaft (1971) de Gordon Parks, musique de Isaac Hayes, Superfly (1971) de Gordon Parks Jr., médiocre film doté d'une merveilleuse bande originale signée Curtis Mayfield, Trouble Man (1972) d'Ivan Dixon, avec la collaboration musicale de Marvin Gaye, ou encore le documentaire Wattstax (1973) de Mel Stuart, sans oublier les films interprétés par la star noire de l'époque, Pam Grier (Coffy, princesse de Harlem). Le reggae s'incarne dans des films comme The Harder They Come (Tout, tout de suite, 1972) de Perry Henzell, avec Jimmy Cliff, chef-d'œuvre d'un genre naissant, et une multitude de films musicaux plus ou moins intéressants. La country music rencontre l'intérêt de quelques metteurs en scène de choix, comme Robert Altman pour sa fresque satirique Nashville (1975), Jerry Schatzberg pour Showbus (1980) avec Willie Nelson ou Clint Eastwood pour le magnifique Honky Tonk Man (1983) inspiré par le destin du chanteur Hank Williams. Le punk et ses dérivés new wave génèrent une série de films parmi lesquels Rude Boy (déjà cité), La Plus Grande Escroquerie du rock'n' roll (1978) de Julian Temple avec Malcolm McLaren, le producteur des Sex Pistols, Breaking Class (1980) de Brian Gibson avec Hazel O'Connor, ou, un peu plus tard, Sid and Nancy (1986) d'Alex Cox, évocation romanesque trash de la vie brève et tumultueuse de Sid Vicious.

Même la vague rétro et le rockabilly suscitent un nombre important de films, dès The Last Picture Show (1970) de Peter Bogdanovich, mais surtout avec American Graffiti (1973), immense succès réalisé par George Lucas, puis Big Wednesday (Graffiti Party, 1978) de John Milius, Diner (1983) de Barry Levinson, les très brillants Outsiders (1983), Rusty James (1984) et Peggy Sue s'est mariée (1986) de Francis Ford Coppola, Great Balls of Fire (1989) de Jim McBride, biographie musclée de Jerry Lee Lewis ou, en Angleterre, Quadrophenia (1979) de Francis Roddam, sur le mouvement des Mods, voire, dans un autre registre, Hair (1979), la comédie musicale de Milos Forman qui évoque déjà le mouvement hippie au passé ou encore The Rose (1979) de Mark Rydell, avec Bette Middler dans le rôle d'une rock star directement inspirée par Janis Joplin. Citons encore pour ces années 70, le baroque et inclassable Phamton of the Paradise (1974) de Brian De Palma, ou le décadent Rocky Horror Picture Show (1975) de Jim Sharman et l'intéressant L'homme qui venait d'ailleurs (The Man who Fell to the Earth, 1976) de Nicholas Roeg, le rôle le plus important de David Bowie à l'écran avec celui qu'il tient un peu plus tard dans Furyo de Nagisa Oshima : ces trois films définissent un fantastique rock. On peut rapprocher de ce courant le poète et cinéaste français F.-J. Ossang qui, avec des œuvres comme Le Trésor des îles Chiennes ou Docteur Chance dans lequel joue Joe Strummer de The Clash, est le seul à avoir tenté de trouver un équivalent visuel à la révolution du punk-rock.

Ave l'irruption et le développement du vidéo-clip, le cinéma rock est dans les années 80 et 90 en net recul. Rares sont les films purement musicaux, hormis The Wall (1982), évocation de l'intérieur de la musique de Pink Floyd par Alan Parker, The Blues Brothers (1980), hilarante comédie de John Landis, Purple Rain (1984) d'Albert Magnoli, véhicule pour la musique et les excentricités de Prince, Absolute Beginners (1986) de Julian Temple, Désordre (1986), le premier d'Olivier Assayas, une fiction qui met en scène les débuts d'un groupe de rock, Rocking Silver (1987) du danois Erik Clausen, Les Ailes du désir (1987) de Wim Wenders, dans lequel Nick Cave joue un rôle non négligeable ou, dans une moindre mesure, In bed with Madonna (1991), habile documentaire-fiction d'Alec Keshishian, plus directement consacré à la vie et au mythe de la star qu'à sa musique. L'esprit rock s'est transformé définitivement en une véritable mythologie mais demeure une attitude et c'est à ce titre, donc de manière indirecte, qu'il continue bel et bien à nourrir le cinéma. C'est ainsi qu'on rattachera à cette tendance féconde la plupart des films de Jim Jarmusch (de Stranger Than Paradise à Dead Man), qui signe finalement un documentaire sur une tournée de Neil Young, ceux de David Lynch, et plus particulièrement Blue Velvet et Sailor et Lula, les premiers films de Gus Van Sant (Drugstore Cowboy, My Own Private Idaho), plus récemment, ceux de Gregg Araki (The Doom Generation, Nowhere) ou encore, dans un registre nettement plus soul, ceux de Quentin Tarantino (Reservoir Dogs, Pulp Fiction ou Jackie Brown).